M. Iskenderov, PDG d'Hermitage,le groupe immobilier qui vient de déposer une demande de permis de construire pour deux tours jumelles en lieu et place des résidences des Damiers à Courbevoie, explique dans une dépêche reprise par l’AFP que le relogement des locataires de Logis Transport (filiale de la RATP) serait terminé prochainement, au besoin par des transactions financières avec les familles restantes.
Pour la première fois, il reconnaît ce que je craignais et dénonçais depuis le début : l’opération de délogement des habitants est scandaleuse car aucun plan global de relogement, assorti de compensations transparentes et équitables, n’a été mis en place. Le promoteur, avec la complicité active de l’EPAD et de la ville de Courbevoie, a depuis le début préféré le face à face individuel avec les familles, jouant sur leurs peurs et leur méconnaissance de leurs droits. Espérant et réussissant ainsi souvent à les faire partir, soit d’elle-même dans des conditions mal connues, soit en acceptant à regret un relogement dans un autre quartier ou une autre ville. Usées par les pressions. Sont restées les familles les plus résistantes… ou celles qui savaient qu’à la fin, le promoteur lâcherait du lest financièrement.
Au final, une opération peu coûteuse pour ce dernier qui au lieu d’indemniser l’ensemble des locataires, s’en tirera avec quelques milliers ou millions d’euros. Une opération entièrement à son bénéfice au détriment de résidents, chassés comme des malpropres de leur quartier.
Décidément, à La Défense, tout est permis pour les promoteurs, même les pratiques les plus détestables, avec la bénédiction de nos élus. Car bien évidemment, la Majorité de Courbevoie est complice. J’ai déjà dénoncé ici les mensonges du Maire de Courbevoie qui d’un côté assurait les habitants de son soutien et de l’autre acceptait finalement la démolition des résidences avant que tous ne soient relogés. Ce nouvel épisode le montre encore plus.
Dès la création de l’Observatoire du relogement créé par la Municipalité, j’ai alerté le Maire et Marie-Pierre Limoge, adjointe au Maire, sur l’absence de plan global de relogement et d’indemnisation et sur le risque de négociations « in fine » et en catimini avec les plus résistants seulement. Une pratique que dès le départ nous jugions scandaleuse et immorale. Marie-Pierre Limoge, qui présidait l’Observatoire, jurait alors haut et fort, que jamais, au grand jamais, la Ville ne pourrait l’accepter ; elle-même y serait vigilante. Que dit-elle ? Que fait-elle aujourd’hui ? Il ne me semble pas l’avoir entendue s’opposer de cette pratique, en dépit des bons sentiments affichés. Pour ma part, j’ai démissionné en avril dernier de cet observatoire, refusant d’y jouer les potiches et de cautionner des pratiques inacceptables. Visiblement, cela ne gêne pas Mme Limoges. Elle continue à avaler les couleuvres. Etait-ce le prix pour obtenir l’investiture de l’UMP pour les prochaines cantonales ?
Les adhérents et les élus du Mouvement Démocrate et de Cap 21 continueront à combattre de tels projets et de telles pratiques scandaleuses.
Martine Volard, ancienne conseillère municipale MoDem de Courbevoie